Ecriture

L’écriture d’Isabelle ASTIER est-elle totalement expérimentale ou au contraire suit elle des règles bien précises ?

Commençons par les règles : un sujet à portée historique, sociologique, quasi militante. La conduite d’entretiens, la fouille des archives, la rêvasserie devant de vielles photos, …. Puis la recherche d’entrées en matière permettant de donner à voir, de faire image, d’illustrer par une situation dynamique, composite, en tension,…vivante.

Mais l’expérimentation, aussi. En lisant du PAGNOL quand il s’agit de parler de la condition féminine. En faisant prendre l’accent à ses comédiens afin de faire rire son public, ou plutôt ses comédiens. En écrivant ses pièces en fonction des acteurs, de leurs visages, parcours, registres émotionnels….En s’inspirant d’anecdotes cocasses, qui, ici ou ailleurs feront image, seront révélatrices.

En travaillant sur le langage parlé, allant s’il le faut chercher de vieilles expressions acadiennes, ardéchoises, portugaises,…., pour que, se tenant sur le terrain de la langue vivante, le théâtre soit pour tous engageant.

Cette posture professionnelle d’Isabelle ASTIER, qui tout en considérant le théâtre comme étant une discipline artistique et sociale, doit laisser toute sa place à la créativité, est sans doute ce qui lui a permis d’investir le théâtre dit « communautaire ». Ni théâtre forum, ni théâtre citoyen, le théâtre dit « communautaire », tel que l’a pratiqué puis théorisé Isabelle ASTIER, est une démarche qui consiste avant tout à renouer avec l’histoire d’un territoire, à l’occasion d’une fête collective, vécue et partagée au présent. Elle a à ce titre écrit et mis en scène de nombreux textes sur différents territoires.
Salle de Bal – Création I.ASTIER - 2009
Nos premiers mai en fête – Création I.ASTIER – 2016
Rétrocession de l’Archipel de Saint Pierre et Miquelon – Création I.ASTIER – 2016
La nuit des femmes – Création I.ASTIER - 2017